Salut, je m’appelle Ali, et avant, je n’aimais pas l’école. Enfin, je n’aimais plus l’école.
Au début, tout allait bien. J’avais des copains, j’aimais apprendre des trucs, et les journées passaient vite. Mais cette année, tout a changé.
D’abord, il y a eu les maths. Je ne comprenais rien aux divisions. Le prof expliquait, mais moi, c’était comme si les chiffres dansaient sur le tableau. Alors, j’ai arrêté d’écouter. Ensuite, il y a eu les rédactions. Je n’avais plus d’idées, et les notes baissaient. Les autres rigolaient parfois quand le prof lisait mes phrases.
Petit à petit, j’ai commencé à me sentir nul. Je me disais : « Pourquoi continuer ? De toute façon, je n’y arriverai pas. » Alors, j’ai trouvé des excuses pour ne pas aller en classe : mal au ventre, mal à la tête, ou même des journées où je restais dans ma chambre sans rien dire.
Un jour, ma voisine, Madame Siham, m’a croisé dans le jardin. Elle s’occupait de son pommier, comme toujours. Elle m’a demandé :
— Alors, Ali, comment ça se passe à l’école ?
J’ai baissé la tête. Je ne voulais pas lui répondre. Mais elle a insisté :
— Tu sais, Ali, il y a un pommier ici qui ne voulait plus pousser.
J’ai levé les yeux. Elle me montrait un arbre au fond de son jardin, petit et un peu tordu.
— Tu vois, a-t-elle continué, il manquait de lumière et d’eau. Alors, je l’ai aidé. J’ai coupé les branches mortes, j’ai mis de l’engrais, et surtout, je lui ai donné du temps. Aujourd’hui, il recommence à grandir.
Je ne savais pas trop quoi dire, alors j’ai juste hoché la tête. Mais ces mots sont restés dans ma tête toute la soirée.
Le lendemain, j’ai décidé de parler à mon prof principal. Je lui ai dit que j’avais l’impression d’être perdu et que je ne savais pas par où commencer. Il m’a écouté, et on a fait un plan ensemble : revoir les bases en maths, écrire des phrases simples pour les rédactions.
Ça n’a pas été facile. Il y a eu des jours où j’avais encore envie de tout lâcher. Mais Madame Siham me rappelait toujours son pommier, et ça m’encourageait.
Aujourd’hui, je ne suis pas encore le meilleur de la classe, mais je vais mieux. Et surtout, j’ai compris une chose : comme les arbres, on peut toujours repousser, même quand on pense que c’est fini.